rester là
ça va revenir - de plus loin

se rester là où
la parole va
va peut-être nous rendre l’image possible

pourquoi rester
bien comme il faut - rangé comme des images
sur une planche contact

rester là - en contact
de ce que l’on n’a pas dit
au contact de ce que l’on n’a pas vu

alors se retourner
on ne peut pas (en) rester là-bas
on a déjà dû le dire
avec pour ça des images qui auraient pu
être justes
comme des paroles données

alors continuer à reculer droit devant
pour que cela ne cesse
alors errer - s’aérer comme ça vient

se laisser aller - se laisser prendre
comme la photo prend
se prend par devant - le devant des yeux

fixer tant d’hésitations – tant de questions
ça ne tient qu’à moi d’ailleurs d’arrêter
je ne suis pas payé pour ça - pour gagner de l’argent

pour le moment - je fixe - je vide
je refixe - je vide

au lieu d’y rester - je me vois partir
je me vois derrière - le derrière des questions
pas l’intérieur puisque je suis parti

alors je vide pleinement pour remplir là-bas
mais où en revenir à la fin

au début si simple - il suffit d’appuyer sur le bouton
et l’image paraît
disparaît de ma vue et devient

alors juste une lueur
tout reste là dehors
instable en équilibre avec le reste

la question du temps avec ce que j’ai fait
ou rien fait

c’est trop facile de viser dans le vide
là directement - et de fouiller dans mes questions
posées là sur l’instable position

exposition

re-viser alors le regard même
devant – derrière soi – là où
un rétroviseur n’est pas un gâteau d’anniversaire

alors rester-partir
ça fait deux directions possibles

et possible c’est bien viser quelque chose
des fois qu’on l’atteindrait
comme les bougies du gâteau
de l’année passée à venir

RM janvier 2002


(Texte écrit pour l’exposition rétroviseur : une rétrospective n’est pas un gâteau d’anniversaire, aux Palais des Arts de Toulouse en février 2002)